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Lisez le blogue de Jo Taylor dans le cadre du Forum économique mondial

Aujourd’hui, Jo Taylor, président et chef de la direction du RREO, est en vedette dans le blogue de l’agenda du Forum économique mondial et il présente trois questions centrales à l’intention des investisseurs déterminés à atteindre la carboneutralité. Vous pouvez lire le blogue ci-dessous et en consultant le site (en anglais) : https://www.weforum.org/agenda/2021/03/investors-3-questions-net-zero


Plus que jamais, les investisseurs ont la double responsabilité d’obtenir des rendements et de créer un monde meilleur.

Au Régime de retraite des enseignantes et des enseignants de l’Ontario (RREO), nous veillons à la sécurité financière de la retraite de 329 000 enseignants et cette philosophie d’investissement oriente notre réflexion chaque jour. Le RREO est l’un des plus importants régimes de retraite du monde, et son envergure nous permet d’influencer le monde et d’y apporter de réels changements.

C’est pourquoi nous avons récemment établi un objectif visant à parvenir à la carboneutralité d’ici 2050. À titre d’organisme qui affecte des capitaux, de bâtisseur d’entreprises et de propriétaire actif et engagé, nous avons la responsabilité de maximiser l’incidence de notre parcours vers la carboneutralité.

Le défi consiste à trouver un équilibre entre notre responsabilité globale envers le monde et notre obligation fiduciaire de nous occuper de chacun de nos enseignants.

L’atteinte de cet équilibre n’est pas facile pour nous ni pour tout autre investisseur. En fait, il n’y a pas de voie directe vers la carboneutralité. Il s’agit plutôt d’un parcours sinueux qui nécessite de l’engagement, de la créativité et, souvent, des compromis difficiles.

Selon moi, trois questions fondamentales sont au cœur de cet enjeu.

1. Engagement ou dessaisissement?

On demande souvent aux investisseurs s’ils se départiront immédiatement de leurs placements dans des sociétés qui ne soutiennent pas la transition vers la carboneutralité. Je comprends cet instinct. En fait, il est facile de se départir de ces placements. Toutefois, le dessaisissement ne règle pas le problème; il le transmet simplement à quelqu’un d’autre.

Au RREO, nous appuyons l’engagement plutôt que le dessaisissement. Nous croyons en l’importance de travailler avec nos partenaires en vue de résoudre les problèmes et de bâtir des entreprises meilleures et plus durables.

Cela signifie que les investisseurs doivent travailler avec les sociétés dans lesquelles ils investissent afin de soutenir leur parcours vers la carboneutralité, qu’il s’agisse de mesurer les émissions et d’établir des cibles de réduction ou d’élaborer des plans de transition et de les réaliser. Cela signifie qu’il faut reconnaître que le point de départ du parcours vers la durabilité n’est pas le même pour tout le monde. Par exemple, les combustibles fossiles sont beaucoup plus profondément intégrés au tissu de certaines économies que d’autres et la décarbonisation est donc beaucoup plus difficile.

Nous devons composer avec ces réalités telles qu’elles sont et non telles que nous souhaiterions qu’elles soient.

La transition vers la carboneutralité est particulièrement difficile pour les sociétés qui extraient, vendent ou transportent des combustibles fossiles. Une transition vers l’abandon de telles entreprises est en cours, mais elles demeureront un élément essentiel de l’économie mondiale pour les années à venir. L’engagement donne aux investisseurs l’occasion de travailler ensemble pour réaliser une transition équitable.

Fondamentalement, nous croyons qu’il est préférable de participer aux discussions plutôt que quitter le débat en espérant que d’autres prendront les mesures qui s’imposent.

2. Sauver la planète ou produire des rendements?

Pour les investisseurs, le débat sur les changements climatiques est souvent présenté comme un choix entre les mesures liées aux changements climatiques et les rendements; autrement dit, si vous appuyez les entreprises durables, les rendements en pâtiront. Pourtant, il ne s’agit pas d’un choix binaire.

La transition vers la carboneutralité crée de nouvelles occasions de placement importantes, qu’il s’agisse de l’électrification des véhicules et des technologies de captage du carbone ou des énergies renouvelables et des infrastructures durables.

Cela donne également lieu à des risques. Ce qui constitue un bon investissement aujourd’hui pourrait ne pas en être un demain. Les préférences des consommateurs et la réglementation gouvernementale récompensent de plus en plus les entreprises qui se sont dotées de modèles d’affaires plus durables. Cette tendance continuera de s’accélérer au cours des prochaines années.

Au bout du compte, les investisseurs institutionnels doivent travailler aux côtés des sociétés comprises dans leur portefeuille, assumant leur rôle d’intendance en investissant dans des solutions qui contribuent à assurer un avenir à faibles émissions de carbone et en produisant des rendements stables à long terme.

3. Qui sont les partenaires clés de ce parcours?

Les investisseurs mondiaux ne peuvent pas y parvenir seuls. Il existe de nombreux cheminements crédibles menant à un avenir carboneutre, mais chacun de ces parcours nécessite une action politique accrue de la part des gouvernements et des organismes de réglementation à l’échelle mondiale.

Seuls les gouvernements peuvent créer un contexte réglementaire prévisible et stable qui encourage les investisseurs à miser fortement sur la carboneutralité et les soutient à cet égard. Nous avons besoin de politiques publiques qui incitent les investisseurs à prendre les bons types de risques et d’un ensemble de normes claires afin de mesurer et d’évaluer adéquatement les progrès réalisés vers l’objectif de carboneutralité. C’est essentiel pour réussir la transition vers la carboneutralité.

Ce parcours exige également des partenaires solides. Des partenaires qui partagent une vision commune, un ensemble de valeurs et une perspective à long terme. Des partenaires déterminés à travailler ensemble en vue de bâtir des entreprises dotées d’une valeur durable.

La technologie est le fondement de tout cela. De nouvelles technologies et de nouveaux modèles d’exploitation sont nécessaires afin de soutenir la transition, mais bon nombre d’entre eux ne peuvent pas encore être utilisés à grande échelle. Les investisseurs doivent être là pour soutenir et, dans la mesure du possible, accélérer leur mise au point et ils doivent être guidés par une stratégie claire et ciblée à long terme.

Le tout exige une forte conviction et de la détermination afin de prendre les décisions difficiles qui s’imposent. Les possibilités qu’offre la transition vers la carboneutralité sont immenses, mais les défis le sont tout autant. En travaillant ensemble, nous pouvons relever ces défis et contribuer à assurer l’avenir de la planète.