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Séance de questions avec notre chef des placements, Ziad Hindo

Le directeur des investissements parle de la performance et de l'avancement de nos efforts pour lutter contre le changement climatique

Milian

Comment le portefeuille du RREO s’est-il porté en 2022?

Ziad Hindo : Notre portefeuille a affiché un rendement positif en 2022 malgré un environnement de placement difficile. Nous avons entamé 2022 avec prudence, mais avons aussi tiré parti des occasions émergentes pour obtenir un rendement net de l’ensemble de la caisse sur un an de 4,0 %. Nous avons été très heureux de ce rendement positif. Au cours d’une année où la plupart des indices boursiers dans les actions et les titres à revenu fixe ont affiché des rendements négatifs, nous avons été très heureux de ce rendement positif. Notre rendement est attribuable à la solidité des résultats dans les catégories des placements sensibles à l’inflation et des actifs d’infrastructures, et, relativement parlant, nos rendements globaux ont dépassé de 1,8 % ceux de nos indices de référence, ce qui, en dollars, a permis d’ajouter 4,4 G$ de plus à la caisse. Nous avons également été en mesure de maintenir notre pleine capitalisation pour une 10e année de suite, ce qui nous permettra d’investir depuis une position de force à court terme dans des marchés qui, selon nos prévisions, demeureront volatils. 

Comment le RREO se tire-t-il d’affaire en cette période de forte inflation? 

Z.H. : L’an dernier, nous avons connu l’un des environnements de placement les plus difficiles des 100 dernières années. La volatilité des marchés financiers mondiaux était en partie attribuable au resserrement énergique de la politique monétaire visant à contenir l’inflation. Le portefeuille classique réparti à 60/40 a enregistré son pire rendement depuis 1937, les obligations d’État et les actions ayant toutes deux reculé d’au moins 10 %. Les seuls actifs importants sur les marchés financiers mondiaux qui ont généré des rendements positifs sont ceux qui ont réagi positivement à l’inflation, comme les marchandises et les infrastructures.

Au sortir de la pandémie de COVID-19, nous avons reconnu que la mise en œuvre d’importantes mesures de stimulation monétaire et fiscale viendrait alimenter l’inflation à l’échelle mondiale. L’inflation exerce une forte influence sur la caisse et peut entraîner des conséquences négatives tant sur l’actif que sur le passif du bilan. D’une part, elle a toujours eu une incidence négative sur le prix des actifs, comme les actions et les obligations, et rend plus difficile l’obtention d’un rendement réel. Du côté du passif, un taux d’inflation plus élevé fait augmenter le coût des rentes futures.

Pour protéger la caisse contre l’inflation en hausse, nous avons adapté la répartition de l’actif de façon à réduire notre sensibilité aux taux d’intérêt. En 2020 et en 2021, avant la montée de l’inflation, nous avons diminué l’exposition économique des titres à revenu fixe dans le portefeuille et réduit les échéances de nos placements en obligations. Nous avons augmenté nos placements dans des actifs qui offrent une certaine protection contre l’inflation en augmentant la pondération de notre portefeuille dans les marchandises et en recherchant activement des placements dans les ressources naturelles et des actifs comme les infrastructures, des catégories qui ont toutes tendance à produire un meilleur rendement dans un contexte d’inflation. Nous continuons d’évaluer le risque d’inflation et prenons des mesures pour protéger notre portefeuille contre la volatilité. 

« La diversification et la croissance mondiale sont des ingrédients clés de la mise en œuvre de notre stratégie visant à faire passer notre actif à 300 G$ d’ici 2030. »

Compte tenu de la volatilité accrue des marchés financiers, apportez-vous des modifications au portefeuille?

Z.H. : Nous continuons de considérer la diversification comme un levier important pour générer les rendements ajustés au risque requis en constituant avec soin un portefeuille d’actifs qui se comporte différemment dans les différents environnements de placement. En 2022, compte tenu des liquidations importantes dans les catégories des titres à revenu fixe et des titres de créance, nous avons décidé d’augmenter la pondération de ces deux catégories d’actifs, ce qui a eu pour effet d’accroître la diversification du portefeuille. Nous avons aussi continué de privilégier la croissance des actifs réels, en particulier des infrastructures de base, qui procurent des rentrées de fonds stables avec une protection contre l’inflation. Ces mesures ont contribué à équilibrer le portefeuille du point de vue du risque.

En plus de diversifier nos catégories d’actif, nous avons étendu notre présence internationale en ouvrant un bureau à Mumbai et un autre à San Francisco, soit nos cinquième et sixième bureaux dans le monde, ce qui témoigne de notre présence croissante. Grâce à notre présence physique sur ces marchés, nous aurons davantage l’occasion de nous diversifier en recherchant des possibilités d’investissement intéressantes. La diversification et la croissance mondiale sont des ingrédients clés de la mise en œuvre de notre stratégie visant à faire passer notre actif à 300 G$ d’ici 2030. 

Comment faites-vous progresser les efforts de lutte contre les changements climatiques?

Z.H. : Les changements climatiques exigent des mesures urgentes, et nous contribuons activement à la transition vers une économie à faibles émissions de carbone. En 2022, nous avons fait progresser notre stratégie climatique multidimensionnelle visant à réduire les émissions dans le monde réel. Nous avons réalisé des progrès continus en augmentant nos placements dans des actifs verts, ajoutant à notre portefeuille de nouveaux actifs verts totalisant 3 G$ en 2022. L’OTFT a émis une autre obligation verte, sa première en dollars canadiens. Conscients de l’urgence d’user de notre influence en tant qu’investisseur mondial, nous avons également annoncé un plan ambitieux visant à investir dans des entreprises à fortes émissions de carbone dans le but précis de les décarboniser plus rapidement. Nous continuons de positionner notre portefeuille en fonction d’une économie à faibles émissions, l’empreinte carbone de notre portefeuille ayant diminué de 32 % depuis 2019, et nous sommes en bonne voie d’atteindre notre cible provisoire de réduction de 45 % d’ici 2025.

Nous continuons également de collaborer avec les sociétés de notre portefeuille et de leur fournir notre expertise et notre influence afin de les appuyer dans leur cheminement de réduction des émissions. Vous trouverez ici de plus amples renseignements sur notre stratégie climatique et pourrez découvrir ce qu’Anna Murray, notre nouvelle directrice supérieure et chef mondiale de l’investissement durable, a à dire sur la progression de notre approche en matière d’investissement durable.

Enfin, nous sommes toujours guidés par nos principes d’investissement responsable, qui sont ancrés dans nos processus internes et pris en compte à toutes les étapes du cycle d’investissement.